Les murmures de l'eau chapitre 5

Publié le 5 juillet 2024 à 15:05

Franchir un pont d'Einstein Rosen n'est pas une chose commune, même pour un Daenaï comme Eden de Volkmar.

Il déteste ce genre de chose. La seule technologie qu'il connait est celle des armes de guerre tactique qu'il emploie pour la résistance.

Il aime la nature brute, dangereuse et sauvage, les civilités mondaines ne l'intéressent pas du tout. Cette mission est une épreuve pour lui, bien plus que de préparer une strétégie de combat. C'est pourtant une mission de la plus haute importance. 

Il jette un dernier coup d'œil à Leïan son meilleur ami. Leurs yeux gris clair en dit long sur le chemin qu'il va falloir parcourir avant que tout rentre dans l'ordre sur ce monde.  

Tous les Daenaï ont cette couleur d'yeux, ce qui différencie Eden de Leïan c'est déjà sa taille, 2m10 pour De Volkmar et seulement 2m pour Leïan.

Eden à de longs cheveux blond platine, Leîan de longs cheveux noir comme sa sœur jumelle. Les hommes Daenaï sont grands et les femmes plus grandes que les humaines moyennes. 

Les deux hommes se saluent une dernière fois d'un signe de tête, avant qu'Eden franchisse la porte dimensionnelle. 

C'est froid, comme une matière gluante, mais glacé. 

 

Cela ne prend qu'un instant fugace, Éden se retrouve sur l'autre Terre dans la grotte découverte il y a peu par Naomi. 

Le prince Orphel de Hautefeuille est là en compagnie d'une petite escorte Elfique. Éden a laissé passer avant lui Shandora et la princesse Cymbelline qui s'empresse de sauter au coup de son fiancé qu'elle n'a pas vu depuis deux ans. 

Orphel salut Shandora et Eden avant de les inviter à prendre les barques pour rejoindre le château par voie d'eau.

Eden troque son armure de général des armées Daenaï pour une tenue de notre monde plus légère et moins chaude. Une chemise blanche et un jean.

Il a chaud et laisse la chemise ouverte. Il n'est pas habitué à de telles chaleurs, d'où il vient il n'y a que le froid et la glace.

Cela laisse tout le loisir à de jeunes femmes Elfes d'admirer son torse musclé où trône le tatouage d'un majestueux phœnix bleu. Elle glousse en le regardant tout en murmurant l'une à l'autre des choses qu'Eden n'entend pas et qui ne l'intéresse pas.  

Shandora reste silencieuse. Elle semble inquiète. La nymphe des mers aux longs cheveux blond et bleu, écoutes les murmures de la rivière. 

- il y a des choses étranges ici dans cette forêt. Ce n'était pas ainsi lors de ma dernière visite. Dit-elle souciseuse.  

- il y a de plus en plus de loup géant et des lueurs dans le ciel. Dit Orphel.

- Ce monde... on sait à qui il appartient...dit Eden en regardant les arbres. 

Pendant le reste du trajet, Orphel leur parle des vampires et de l'urgence d'agir pour protéger Naomi.

Eden approuve la décision d'Orphel de l'avoir amenée en sécurité au château.

- j'ai hâte de faire sa connaissance ! S'enthousiasme Cymbelline. 

La belle rouquine se tient fermement à Orphel qui ne répond malheureusement pas à son étreinte. Eden le remarque. 

- Les vampires ne vont pas simplifier les choses.  Dit Eden de sa voix grave et chaude. 

Orphel acquiesce, mais il ne leur parle pas de Gabriel Voncroft. 

 

Le moment de la rencontre est proche. Les derniers rayons du soleil enveloppent la forêt d'une lumière ocre. Les barques délicatement sculptées de motifs Elfiques glissent sans bruit vers leur destination. 

L'entrée au château des Hautefeuille par la rivière est discrète. Un simple pont de lierre marque l'entrée dans la bulle protéger par la magie elfique. 

Une fois au château et à l'abri, Orphel les invitent à se restaurer alors que les premiers invités sont déjà là. 

Le moment des mondanités tant redouté par Eden est arrivé. 

La nuit s'installe, et les lumières semblables à des lucioles volent et éclairent le jardin joliment décoré de fleurs et de lierres. Les statues de personnages historiques de la famille Hautefeuille font le jeux de l'ombre et la lumière sur leur visage. Les rendant lors d'un instant fugace, presque vivant. 

Les tables garnies de fruits et de pâtisseries fines et légères dégagent un délicieux parfum sucré.

Le groupe de musique d'Orphel jouent des airs entrainant à la vielle, harpe et au violon. Certains convives dansent, d'autres se restaurent et Eden de Volkmar boit un nectar Elfique non alcoolisé. Il le sait, chez les Elfes aucun excès n'est permis.

 

Alors qu'il déambule au milieu des invités, une voix le surprend. 

- Eden de Volkmar... toujours aussi plaisant à regarder. 

La voix qui vient de dire cela de façon presque provocante, est celle d'une femme Elfe, à a la beauté certaine qu'Eden a bien connu quelques mois auparavant dans l'autre monde. 

- Que fais-tu ici Aurielle ? Dit-il après avoir avalé la totalité de son verre en une gorgée. 

- Je suis venue rendre visite à des cousins de ce monde pour des vacances. 

- Des vacances dans le royaume de Lucifer, c'est original. 

- Je suppose que ce n'est pas ton cas ?, dit-elle en se rapprochant dangereusement de lui tel un serpent. 

- Non, en effet, je ne suis pas là pour des vacances. Mais cela ne m'empêche pas d'apprécier quelques fêtes Elfique. 

 

Leur idylle n'a pas durée longtemps, mais Dame Aurielle à garder un excellent souvenir de cette aventure. 

- Peut-être auras-tu envie de te détendre aussi avec une Elfe dès ce soir ? Dit-elle en posant ses deux mains sur son torse. 

- Honnêtement, je ne sais pas, mais je vais y réfléchir. Dit-il en lui enlevant les mains. 

Aurielle sent qu'Eden n'est plus disposée à solliciter ses "faveurs".

Piquée par une petite colère, Aurielle attrape un verre sur un plateau qui passait juste à cet instant et le boit d'une traite. 

- La rumeur dit que le Prince Leïan d'Alven t'as promis la main de sa sœur. 

Eden sourit. 

- Les rumeurs vont vite à ce que je vois. 

- Est-ce vrai ? 

- Une femme Daenaï a toujours le choix, contrairement votre société Elfique. 

- Alors c'est vrai. J'espère qu'elle mesure la chance qu'elle a.

- Elle ne me connait pas et ne le sait pas donc.. Dit-il en voyant Orphel et Cymbelline se tenir tous deux à l'entrée du jardin. 

 

Les musiciens s'arrêtent de jouer à la demande du prince. 

- Mes chers amis, nous sommes heureux, le prince de Hautefeuille et moi-même, de vous annoncer que nous célèbrerons notre mariage dans une semaine ici même au château ! 

Clameur et applaudissement se font entendre.

Finalement, Cymbelline n'attendra pas le retour de son prince sur l'autre planète pour devenir sa femme.

- Et je suis heureux que ma fiancée souhaite rester à mes côtés le temps qu'il le faudra ici à Hautefeuille. 

- Il est foutu, murmure Aurielle à l'oreille d'Eden. 

Il sourit, acquiesçant la remarque pertinente d'Aurielle.  

 

Alors qu'Orphel et Cymbelline s'avancent dans le jardin, derrière eux se tient Naomi dans sa magnifique robe bleu saphir. Discrète, elle s'avance avec eux, légèrement en retrait. 

Eden, la regarde intensément. Elle est là. 

Il en oublie Aurielle qui lui parle, mais il ne l'entend pas. Il est subjugué par Naomi. Elle est gracieuse, élégante et d'une beauté qu'il soupçonnait, mais qui va au-delà de ce qu'il imaginait. 

Aurielle s'arrête de parler. Elle voit bien qu'Eden à la tête ailleurs en voyant la belle Daenaï qui s'avance avec discrétion dans le jardin. 

Se sentant observer, Naomi tourne la tête et le regarde à son tour. Il se fixe un moment. Deux êtres similaires et si éloigner par les circonstances se font enfin face. 

Il s'avance vers elle avec assurance, Naomi sent son pouls s'accélérer.

Il est majestueux et immense, beaux et imposant. 

Il s'agenouille devant elle solennellement.  Il est tellement grand que son visage arrive presque à la hauteur de celui de Naomi. 

- Ma Dame, c'est un honneur de vous rencontrer enfin. Je suis Eden de Volkmar et je suis éternellement à votre service, Dame Cyreis. 

- Comment m'avez-vous appelé ? Dit-elle pleine d'étonnement et troublée.

- Dame Cyreis. Dit-il lentement en langue Daenaï. Elle le comprend soudain. Cette langue maternelle lui revient. 

 

À son nom, la belle vacille et perd l'équilibre. Elle tombe dans ses bras musclés, le visage près du phœnix tatoué. 

- ça va aller, lui dit-il avec douceur. Votre mémoire va revenir au fur et à mesure. 

- Pardon d'être tombé ainsi dans vos bras. Je...je ne sais pas ce qui m'arrive...

- Je fais cet effet à toutes les femmes. Dit-il en plaisantant. 

Il l'aide à se relever avec délicatesse. Orphel accourt auprès de Cyreis. 

- Tout va bien ? demande-t-il inquiet. 

Eden, le regarde être aux petits soins de la princesse d'une façon imprudente vis-à-vis de Cymbelline. Il se surprend même à être un peu jaloux, un sentiment qu'il ne connait guère d'habitude. 

- Que s'est-il passé Eden ? demande Cymbelline. 

- Rien de grave, j'ai révélé son nom à la princesse, c'est cela qui a réveillé sa mémoire et elle a perdu légèrement connaissance, mais c'est un effet normal, demain matin tout ira beaucoup mieux. 

- Je vais bien Orphel, merci. Je n'ai plus la tête qui tourne. Dit-elle en repoussant les mains de l'Elfe autour d'elle. 

- Quel est votre nom princesse ? demande Cymbelline impatiente. 

- Je suis Cyreis D'Alven. Dit-elle avec aplomb.

- La mémoire commence déjà à revenir, vous vous souvenez de votre nom de famille. Dit-Eden satisfait. Cependant, restons discret, vous le voulez bien ? nous ferons une annonce officielle dans une semaine à votre mariage, Cymbelline et Orphel. C'est plus prudent. 

 

Prudent ? pourtant, Aurielle n'a rien manqué de la scène. L'Elfe se faufile au milieu des danseurs et, s'approche d'un grand elfe maigre a l'air aigri. Elle s'empresse de lui chuchote quelque chose à l'oreille. Ce dernier quitte alors la fête vers en allant vers la porte du jardin d'eau.  

 

- Cyreis, c'est ainsi que nous vous appellerons désormais. Dit Orphel en s'inclinant devant elle. 

La Daenaï se sent étrange, mais de plus en plus elle-même. 

 

La fête continue et elle se fond dans la masse tout en dégustant les mets Elfiques raffinés qu'elle découvre ou redécouvre.

Elle sourit en mangeant une sorte de gâteau à la crème de cerise en forme de chou. 

- Pourquoi souriez-vous ? lui demande Eden qui ne la quitte plus.

- Ma mère me faisait ce genre de gâteau lorsque j'étais enfant. Je demandais à chaque fois à mes camarades de classes si leurs mères leur faisaient les mêmes, ils me répondaient toujours qu'ils ne connaissaient pas ce gâteau. Je comprends pourquoi à présent.

- Votre frère les adore aussi.  Dit-il en mangeant un.

Le visage de Cyreis s'assombrit. 

- Il me manque, je commence à ressentir son manque, depuis quelques minutes. J'en ai même des angoisses. 

- C'est normal Dame Cyreis. 

- Eden, Dit-elle en se tournant vers lui.

- Appelez-moi Cyreis, c'est plus simple.

- Mais c'est le protocole.

- Écoutez le protocole, on s'en fout. Il y a encore une heure, j'étais Naomi, une ancienne mannequin internationale qui a fui son ex qui l'a trompé, alors le protocole Eden oublions-le. 

Il sourit en la regardant.

- Quoi ? 

- Vous avez de la cerise sur le coin de la bouche. 

Cyreis s'active à s'essuyer, mais visiblement en vain, ce qui fait rire Eden. 

- Non, juste là. Dit-il en essuyant doucement avec un de ses pouces la cerise sur le coin des lèvres de Cyreis. 

Ils se regardent sans rien se dirent un moment. Eden se demande si elle ressent la même chose que lui, cette attirance évidente. 

- Vous ressemblez à votre frère. Dit-il pour revenir à des choses plus terre à terre.

- Vraiment ? j'espère le savoir bientôt. Dit-elle en finissant son gâteau. 

 

Les musiciens commencent à jouer une danse Elfique ou chacun choisi un partenaire et sautillent comme dans une farandole. 

Eden se penche vers Cyreis. 

- M'accorderiez-vous cette danse ? 

- Un guerrier danseur ? Vous me surprenez. Dit-elle.

- Je ne suis pas une brute sanguinaire. Je sais aussi m'amuser.

Elle lui sourit et tend sa main.

Eden l'entraine dans la danse. 

Pendant un instant, elle oublie tout ce qui vient de se passer et apprécie le moment de la danse avec ce guerrier inconnu qui lui semble de plus en plus familier.

 

La fête continue dans la joie et la bonne humeur. Eden et Cyreis sont inséparables, au grand désarroi d'Orphel qui les regardent parler depuis des heures, mais rirent aussi.

Jaloux et triste, il lui faut pourtant tourner la page, maintenant que son mariage va avoir lieu avec Cymbelline. 

 

Au milieu de la nuit, Cyreis s'éloigne un peu de la fête et d'Eden pour se ressourcer au grand bassin qui borde la forêt, au jardin d'eau.

Elle en franchi la porte discrètement et s'émerveille de voir cet endroit tout aussi beau de nuit que de jour.

L'eau y est limpide. Il y a des statues de nymphe et d'Elfes entourés de lierre ou de roses bleus. Il y a peu de lumière, seulement quelques rayons de lune. 

Cyreis s'approche de l'eau et s'assoit au bord. Elle a presque envie d'enlever ses vêtements et de s'y baigner. Mais en voyant de petites vagues onduler à la surface, elle y renonce. 

Une femme avec une queue de poisson fait surface. 

- Oh ! s'ecrie Cyreis un peu effrayée. 

- Pardon de t'avoir fait peur Cyreis. Je suis Shandora. 

- La nymphe de la mer. Se rassure la princesse. 

- Oui. Je ne suis pas adepte des fêtes et j'avais besoin de nager un peu. Dit-elle en sortant totalement nue de l'eau alors que sa queue de poisson a disparu.

Cyreis la regarde se revêtir d'une simple robe d'un rose pâle. Comme dans les légendes, elle se met à se brosser les cheveux. 

- Je suis navrée de vous avoir dérangée. S'excuse Cyreis. 

- Non, c'est moi, j'ai fait irruption sans avertir.

 

C'est alors qu'un grognement se fait entendre. Sourd et profond, comme celui d'un fauve. 

Cyreis et Shandora se mettent l'une contre l'autre. Deux yeux rouges les fixent à travers les arbres. 

- Il est sur une branche, il ne peut pas être aussi grand. Se demande la nymphe effrayée. 

- Sauf s'il est debout sur ses pattes arrièrent. 

- oh mon Dieu, il fait au moins 3m ! 

Leurs cœurs s'accélèrent à la vue terrifiante de la bête. Comment a-t-elle pu entrer dans le jardin d'eau ? 

La porte qui mène au bassin s'ouvre. C'est heureusement Eden.

Il trouve les deux femmes apeurées, fixant les deux yeux rouges maléfiques. 

- Venez vite !, dit-il fermement.

Il les fait sortir et reste là à fixer le loup qui s'avance vers lui sur ses pattes arrière. Eden à tout le loisir de le voir et c'est bien un loup géant se tenant de façon bipède. Il fait bien 3 mètre de haut. Sa gueule est remplie de dent pointues et menaçantes. 

Le guerrier recule vers la porte en fixant la bête qui s'est arrêté au niveau du bassin. 

- Eden !!! crie Cyreis. 

Le guerrier franchit la porte et la referme aussitôt en espérant que le loup ne va pas aller plus loin. Mais rien ne se passe, la protection Elfique semble le stopper encore dans le jardin, mais plus au bassin d'eau. 

- Eden c'est grave, il y a une faille dans la défense au niveau du bassin, je cours prévenir Orphel. Dit Shandora. 

- Tout va bien ?, dit-il en regardant Cyreis. 

Effrayée, elle se précipite dans ses bras. 

- J'en ai déjà vu un comme ça en arrivant à la cabane. Mais qu'est-ce que c'est ? 

- Nous le découvrirons bientôt, en attendant, allez vous mettre à l'abri dans le château. On ne se sait jamais. 

 Orphel met fin à la fête. Eden conduit Cyreis dans sa chambre. 

- Dormez, tout ira mieux demain. Vous avez besoin de repos. 

- Dormir ? après ça ? Qu'allez-vous faire Eden ? 

- Ce que je sais faire. Traquer cette bête avec quelques elfes guerriers qui sont sur place. 

Cyreis s'angoisse et le retient par le bras. 

- Faites attention à vous Eden. 

- Je ne risque rien Cyreis. Reposez-vous et demain matin, nous commençons nos entretiens pour vous mettre au courant de la situation dans notre monde et le lien qu'il y a avec celui-ci. 

Il referme la porte, laissant là, la princesse avec ses peurs et ses angoisses. Comment dormi en sachant que cette chose rode dans le coin ? 

De son côté, Orphel et Eden constituent une petite garnison d'elfe guerrier afin de faire le tour du château et remettre en place la protection magique. Shandora informe avoir vu un Elfe partir dans la foret du côté du bassin, alors qu'elle nageait, mais il ne l'a pas vue. Il avait prononcé une incantation en elfique et était partie. 

- Il y a surement un lien avec cette personne. dit Eden. 

- Un traite parmi les miens. Dit-Orphel tristement 

 

Après avoir fait le tour plusieurs fois du chateau et des alentours il semble que la bête ne soit plus là. 

Epuisés, Eden et Orphel vont se coucher, mais en gardant un œil ouvert. 

Il va falloir découvrir qui est cet Elfe étrange à qui Aurielle à murmurer des choses.  

 

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